Hello mes saramanis d’amour, J’espère que vous allez bien. J’ai eu l’honneur et le privilège d’interviewer le père de la mode africaine, Papa Pathé’O qui n’est plus à présenter. Nous allons en savoir un peu plus sur son tissu personnalisé Pathé’O.
DJENY: Papa Pathé’O nous constatons que le tissu utilisé pour tes créations sont des tissus personnalisés de la maison PathéO. Peux tu nous en dire plus?
Pathé’O: Dans ce métier de couturier, j’ai beaucoup travaillé avec le pagne à l’époque. J’ai énormément travaillé avec le pagne. J’ai habillé les miss CI pendant 10 ans de 1988 à 1998. Tout était en pagne. Même les ciseaux d’or, c’etait en pagne. Après, je me suis rendu compte que quelque soit le travail qu’on fait avec le pagne, il reste pagne. On ne peut pas créer plus que le pagne. C’est pour ca que j’ai changé de ligne. Aujourd’hui, je ne touche pratiquement pas au pagne. Dans toutes les boutiques PathéO, vous ne verrez pas de pagne. Sauf quand les gens nous le demandent. Alors j’ai fait des recherches et j’ai trouvé un tissu propre à la maison PathéO. Nous faisons beaucoup de tissage à la main, teinture à la main. Nous avons nos propres motifs également.
DJENY: Comment te sens tu lorsque les chefs d’état africains portent tes créations?
Pathé’O: Un africain qui habille les africains, c’est tout à fait normal. Sinon qui devrait les habiller? C’est nous Créateurs Africains. C’est une fierté mais j’habille tout le monde aussi.
DJENY: Quels conseils donnes tu aux jeunes créateurs qui souhaiteraient devenir comme Pathé’O?
Pathé’O: Je dirais que le 1er conseil est que les jeunes soient quand même patients. Parce que j’ai l’impression qu’ils sont pressés. A notre temps, c’etait pas comme ça. Aucun jeune n’accepte de se faire former pour 4 ans d’apprentissage. Moi j’ai fait 9 ans d’apprentissage et 6 ans d’adaptation. Ca fait après 15 ans que les gens ont commencé à me faire confiance et me donner des choses à faire. De nos jours, quand les jeunes viennent apprendre, au bout d’un an ils cherchent à partir. Alors qu’ils ne savent pas faire grand chose. Après ils vont créer leur marque. On ne crée pas une marque. On travaille pour que ce soit une marque. Tout d’un coup, créer une marque en Afrique, ca n’existe pas. Il faut travailler d’abord pour qu’il y ait une confiance ancrée, une clientèle imposée. Les gens seront convaincus de ce que vous faites. A la fin, même si vous n’appelez pas ça une marque, ca deviendra votre marque. Ca s’imposera. Je leur demande d’être patient, d’apprendre mieux le metier et de rêver.